Interview
1. Pouvez-vous présenter votre parcours et votre rôle dans la vie étudiante stéphanoise ?
Je suis arrivée à la faculté de sciences et techniques de Saint Etienne en 2015. J’ai découvert en 1e année l’association étudiante des sciences : la MADE. Le président de l’époque étant mon parrain d’université, il m’a inclus dès février 2016 dans l’association. J’en ai pris en mai 2016 la vice-présidence et la trésorerie. J’ai découvert cette année là la FASEE (Fédération des Associations de Saint Etienne Etudiantes), association permettant de rassembler les étudiants, de les représenter, les défendre, les former, les divertir et surtout les sensibiliser (culture, prévention, développement durable...). J’ai décidé de l’intégrer en mai 2017 en tant que Vice-Présidente en charge de l’événementiel. J’ai d’ailleurs pu organiser la plus grosse semaine étudiante de l’année : les Olympiades. Riche de cette expérience j’ai décidé de monter ma liste et d’intégrer une nouvelle année la FASEE mais cette fois en tant que présidente. J’ai donc été élu le 22 mai 2018, pour un an. Mon rôle est maintenant de gérer la fédération et le bureau de 20 personnes dont 3 service civiques, gérer au mieux la mise en place des projets, et défendre au maximum les étudiants et leur prérogatives.
2. Qu’est ce que la solidarité écologique pour vous ?
L’interaction entre les hommes (toute catégories de population) et leur environnement, dans le but de travailler ensemble, en accord et respect avec le milieu. Également la mise en place de projets respectueux de l’environnement et sensibilisant pour permettre un accès à des pratiques plus écologiques et respectueuses de l’environnement, pour tous. Je pense que les aspects de travails collaboratifs/coopératifs et de sensibilisation aux thématiques environnementales sont très importantes.
3. Quelle est, selon vous l’action de solidarité écologique la plus importante dans le tissu associatif stéphanois ?
En cité un seul me semble un peu compliqué, de nombreuses initiatives sont mises en place à Saint Etienne, étudiantes ou non. Un des plus beaux exemples est sans doute l’association RDD : Rue du Développement Durable. C’est un collectif basé sur le crêt de Roch à Saint Etienne dont le but est de réinvestir des réez de chaussée vacants par des initiatives citoyennes. Le but est de permettre l’installation d’enseignes collaboratives ou écologique, dans un premier temps afin de dynamiser le quartier, et maintenant pour diversifier les activités citoyennes, et servir d’exemple au reste de la ville en therme d’écologie ou de développement durable. On retrouve ainsi dans le quartier et notamment dans une rue, des enseignes comme Vrac en Vert (épicerie avec uniquement du vrac et des produits bio et locaux), le Réfectoire (restaurant prix libre avec des produits bio, locaux et végétariens), Ocivélo (enseigne prônant les modes de transports alternatifs), ou encore l’Accorderie (enseigne mettant en avant l’échange de services entre les personnes, sans aucun transfert monétaire, la seul monnaie est le temps). Cela se diversifie maintenant dans d’autre quartier comme Saint Roch, et tend à se mettre en place et s’implanter réellement à Saint Etienne.
Evidemment il y aurait énormément d’autres actions à citer, comme la Salon Tatou Juste qui est un salon stéphanois dédié aux alternatives : consommer, s’éduquer, se déplacer, s’investir autrement. Le but est de mettre en avant des initiatives locales, au travers d’un salon du bio, et de l’économie sociale et solidaire.
4. Pensez-vous que les structures publiques jouent leur rôle dans la solidarité écologique, nettement la mairie ?
Pas encore suffisamment. Je pense que la prise de conscience n’est que très récente et qu’elles ont enfin compris l’intérêt de s’investir dans l’économie sociale et solidaire, ou la solidarité écologique. La mairie ou Saint Etienne Métropole accompagne de plus en plus ce genre d’initiatives (que ce soit financièrement ou matériellement) et est entrain de mettre en place une réelle politique en matière de développement durable donc les choses tendent à changer mais il faut du temps.
5. Travaillez vous en collaboration avec des associations qui s’inscrivent dans le DD ?
Oui, on travaille beaucoup avec eux. Notamment depuis 2017 ou nous avons ouvert un pôle développement durable à la FASEE. Le but étant initialement de mettre en place des actions de développement durable sur les campus, c’est devenu un tremplin pour travailler avec des associations locales dans ces domaines. Nous avons par exemple participé au Salon Alternatiba, un salon organisé par l’association Alternatiba en de nombreux lieux en France dont Saint Etienne. Le but étant de mettre en avant les initiatives locales en matière de développement durable. Nous y avons rencontré l’association Déchets non nous, qui milite et sensibilise aux 0 déchets, ou encore la Fourmilière, supermarché coopératif qui va ouvrir en avril 2019 à Saint Etienne. Nous travaillons depuis avec ces associations qui seront d’ailleurs présentes en tant que partenaires lors des tournois sportifs organisés dans le cadre de la semaine des Olympiades. Nous travaillons également avec Biocoop et Vrac en Vert dans le cadre de l’épicerie étudiante que nous tenons (l’AGORAé), afin de proposer des produits bio et locaux à nos étudiants, mais aussi à terme de leur proposer du vrac et de réduire au maximum nos déchets. Nous sommes également en collaboration avec le collectif CTC42 (Collectif pour une Transition Citoyenne Loire) ou encore la FNE Loire (France Nature Environnement Loire) qui mettent en place de nombreuses actions et que nous faisons notamment intervenir dans le cadre de ciné débat que nous organisons.
6. Qu’en est-il de l’implication des jeunes/des étudiants et de l’impact sur les politiques urbaines ?
Les actions comme la grève internationale du climat du 15 mars 2019 ont permis de mobiliser de nombreux jeunes dans les rues. Des challenges sur internet fleurissent comme le #Trashtag qui met en avant des lieux avant/après nettoyage. Des slogans retentissent tous les samedis lors de marches pour le climat (qui ne réunissent d’ailleurs pas que des jeunes, loin de là). La population et notamment les jeunes se mobilisent et tentent de faire évoluer les stratégies mise en place par le gouvernement. L’ensemble des associations citées précédemment, de ces mobilisations, et des ces actions font aujourd’hui bouger les stratégies politiques des villes. Saint Etienne Métropole cherche aujourd’hui à s’investir de plus en plus ces prérogatives, à aider les associations, à porter des projets aux côtés de plus petites entreprises. La ville aide les initiatives d’habitats écologique ou respectueux de l’environnement. Toute ces actions, que soit le simple étudiant dans son campus, un BDE, un étudiant engagé dans une fédération, un ancien étudiant responsable aujourd’hui de collectif comme RDD, ou un plus vieil étudiant aujourd’hui dans la vie active, chacun est aujourd’hui prêt à s’investir notamment dans ces projets et initiatives de solidarité écologique. Ces changements font plaisir à voir (même si tout reste à faire), parce qu’il est aujourd’hui du devoir de notre génération et des futures de s’imposer et de changer les choses. Ces actions permettront forcement une prise de conscience globale et une politique du gouvernement adaptée à ce qui convient à l’environnement et aux populations.